Les yeux rouges.
Le rouge de ses yeux me faisait penser aux coquelicots dans le champ, au sang maculé. Et quand, comme tous les jours, je me plongeais dans l'admiration de ses prunelles, rien ne pouvait me sortir de ce rêve quotidien. Une sensation de chaleur me parvenait chaque fois qu'il tournait vers moi ce regard rouge sang. Cette couleur ressemblait au crépuscule que j'aimais tant regarder sur le balcon. A chaque ennui, à chaque coup dur, rien ne pouvait plus me consoler que de contempler ce cristal rouge. Il aurait pu me demander de faire n'importe quoi tellement j'étais hypnotisée par la couleur et la profondeur de ce diamant, mais il ne l'a jamais fait. Et ces rubis qui me fixaient lourdement parfois ne faisaient que me rassurer. C'était encore une partie de toutes celles qui composaient son charme.
Les yeux noirs.
Les ténèbres qui régnaient dans ses yeux démontraient la noirceur de son âme. Et son regard de glace prouvait son cœur de pierre. Je n'avais jamais rien vu d'aussi noir et d'aussi profond. C'était un spectacle envoûtant, qui arrivait à son terme lorsque ses yeux viraient au rouge. *Une pareille noirceur n'avait d'égale à sa froideur envers ses ennemis. Et aucun d'eux ne sortait indemne d'un combat si c'était lui, l'adversaire. Et ses regards m'apaisaient autant que l'aurait fait de l'eau chaude. C'était ma source d'inspiration.
Lui, tout simplement.
Ce bruit de pas résonnants dans le couloir et de cape volante, c'était lui. J'aimais écouter la musique de sa voix qui me murmurait des mots doux. Et quand ses bras chauds et confortables m'entouraient, c'était pour me rassurer. Je ne pouvais me passer de lui. Ennemi juré de mon meilleur ami, voilà ce qu'il était, deuxièmement. Son intelligence m'étonnait chaque jour un peu plus et ses talents culinaires étaient extraordinaires. Et chaque fois qu'il se mettait derrière le piano qui trônait dans la salle et commençait à jouer, je me laissais bercer par la musique. Lui, c'était mon oxygène, ma vie.
Ce qu’il fait, je le sais.
Ses actes, j'en étais consciente. Son casier judiciaire, long d'un kilomètre, je n'en prenais pas compte. Il était extrénement attentionné envers moi et c'était tout ce qui comptait. La liste de meurtres qu'il traînait derrière lui avait commencé dès ses seize ans. Mais rien ni personne n'aurait pu se mettre entre nous. Il n'avait pas eu le droit de me dire qu'il avait tué quelqu'un, ainsi je n'étais pas au courant. Il m'aimait, je l'aimais, c'était tout.